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Les pays africains doivent cesser d'investir dans le chômage

Harare
Zimbabwe
27 fév, 2018

Harare: 27 février 2018: Pour empêcher les pays africains de continuer à investir dans le chômage, il est urgent de procéder à la refonte du système éducatif en Afrique, déclare le Professeur Emmanuel Nnadozie, Secrétaire exécutif de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF).

S'adressant aux médias au siège de l'ACBF à Harare le 20 février, dans le cadre de la signature d'un Accord de coopération entre l'ACBF et la Commission de l'Union africaine (CUA), faisant officiellement de la Fondation l'Agence spécialisée de l'Union africaine en matière de renforcement des capacités, le Professeur Nnadozie a exhorté le continent à mettre l’accent sur les résultats éducatifs et leur impact sur le programme de développement de l'Afrique et le quotidien des populations.

Selon le Professeur Nnadozie « le travail effectué par l'ACBF nous a permis de nous rendre à l’évidence que 80 à 90% des diplômés de nombreuses universités africaines relèvent des domaines des sciences humaines et sociales et des arts, entre  autres. Loin de moi toute idée que ces disciplines ne sont pas importantes. En effet, compte tenu de ma formation, je ne saurais me permettre de dénigrer une quelconque discipline. J’estime qu'elles sont toutes importantes pour la vie humaine ».

« Mais la réponse à la question de savoir quel est l’objectif visé nous orientera en ce qui concerne les domaines où investir nos ressources. Et je regrette que de nombreux pays africains investissent dans le chômage. Ce qui est absolument inacceptable », a déclaré le Secrétaire exécutif.

En précisant le sens de son propos, il a déclaré qu’aujourd'hui chaque pays africain met en œuvre un programme de transformation qui lui permettra de sortir de la pauvreté et du sous-développement pour embrasser la prospérité et le développement.

« Mais qu'entendons-nous par transformation ? Par transformation, il faut entendre  industrialisation, modernisation de l'agriculture, exercice des activités nécessitant certains types de compétences », a répondu le Professeur Nnadozie. « Mais si nous continuons à former les jeunes dans des domaines qui ne peuvent pas nous aider à opérer la transformation, nous investissons dans le chômage. En effet, en dépit des diplômes qu’ils obtiendront, ils ne trouveront pas du travail. Et nous continuerons à nous demander pourquoi de nombreux diplômés flânent dans nos rues.

« Il s’agit là d’un problème majeur qui doit être résolu. De manière très remarquable, à travers l’étude qu’elle a effectuée, l’ACBF a au moins tiré la sonnette d’alarme au sujet de cette question, et a même déjà commencé à se pencher sur le problème [en apportant du soutien aux universités comme les Institutions africaines des sciences et de la technologie d’Abuja (Nigeria), d’Ouagadougou (Burkina Faso) , et d’Arusha (Tanzanie), dont les priorités éducatives sont la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STIM)]. »

Selon le Secrétaire exécutif, l'ACBF s’attelait à mobiliser davantage de ressources pour appuyer davantage d'universités  de ce genre et de diplômés en STIM, car le déficit de 2,4 millions d'ingénieurs que l'Afrique doit combler pour mettre en œuvre le premier plan décennal de l'Agenda 2063, nécessite des efforts herculéens. L'Afrique ne peut pas rattraper ce retard en maintenant la priorité éducative actuelle.

Il a évoqué le cas des pays qui dépendent des ressources naturelles pour leur développement, mais qui ne comptent presque pas d’ingénieur minier autochtone formé et retenu par ces nations.

Selon le Professeur Nnadozie « C’est aberrant que tous nos géologues ou ingénieurs miniers viennent d'Europe, d'Amérique ou d’ailleurs,  alors que nous investissons d’énormes sommes d'argent dans les universités pour assurer la formation des gens qui pourraient ne pas nous être utiles dans la réalisation de notre programme de développement. Par conséquent, il est urgent de procéder à une refonte du système éducatif. L’accent doit être aussi mis sur la qualité de la formation,  car il existe des ingénieurs diplômés qui ne le sont que de nom. »

A la question de la rétention des capacités en Afrique, le Secrétaire exécutif a répondu qu’on prête attention au renforcement des capacités en faisant souvent fi des deux problèmes connexes, tout aussi importants, que sont la rétention et l'utilisation de ces capacités.

Mais, selon  le Professeur Nnadozie, « l'ACBF qui est déjà à l'avant-garde, insiste sur le fait que ces trois volets doivent bénéficier de la même attention, afin de s'assurer que les stratégies de renforcement des capacités ne consistent pas uniquement à la  formation des compétences, mais aussi à la rétention et la pleine utilisation par le continent de ces compétences. »

« Par exemple, il est inadmissible qu'un pays investisse autant de ressources dans la formation des médecins qui en fin de compte, font tous les beaux jours de l’Europe. Les pays africains ne peuvent pas se permettre de subventionner l'Europe, compte tenu des faibles ressources dont ils disposent.

« Nous devons nous assurer de la mise en place d'un programme complet, veillant à ce que les investissements réalisés en matière d'éducation et de formation produisent des rendements élevés ici en Afrique. Ces fruits ne doivent pas être nécessairement cueillis par le pays qui assure la formation. La rétention  ou l’utilisation des capacités sur le continent est une situation bénéfique pour tout le monde. »

De l’avis du Professeur Nnadozie, la cérémonie de signature de l’Accord faisant de l’ACBF l'Agence spécialisée de l'UA en matière de renforcement des capacités est une confirmation des efforts déployés par la Fondation pour s'intégrer étroitement dans l'architecture du développement de l’Afrique et replacer le développement au centre des discussions.

« Les défis sont si énormes qu’une organisation ne peut pas les relever toute seule », a indiqué le Secrétaire exécutif, avant d’ajouter que « Nous sommes convaincus que cet Accord que nous avons signé aujourd'hui, augure de meilleurs lendemains en termes de coordination et de mobilisation des ressources pour le renforcement des capacités en Afrique. Nous amenons la hiérarchie politique de l'Union africaine à nous venir en aide pour que nous devenions vraiment efficaces. »

 

-FIN-

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Tsitsi Chakonza

Cellule de Communication, RSPD, 
La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique
Harare, Zimbabwe
+263-4 304663, 304622, 332002, 332014 ; poste : 273
Email : T.Chakonza@acbf-pact.org

À propos de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)

La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) est l’agence spécialisée de l'Union africaine en matière de renforcement des capacités.

Après avoir lancé et coordonné efficacement des programmes de renforcement des capacités d'une valeur de plus de 700 millions de dollars américains dans 45 pays et 8 communautés économiques régionales (CER) en Afrique depuis 1991, l’ACBF a rassemblé l'expérience requise qui en fait l'institution incontournable en matière des connaissances spécialisées et de ressources humaines pour conseiller et appuyer les pays africains, les CER et les institutions sur des mesures décisives à prendre pour développer de toute urgence les compétences pratiques nécessaires pour la transformation économique du continent.

Les preuves provenant de notre travail de pointe (constitué des centaines de publications en matière de connaissances) et du travail de plusieurs partenaires montrent que les efforts de développement de l'Afrique sont entravés par de graves déficits de capacités se présentant souvent sous la forme de pénuries de compétences critiques, de déficits de leadership, d'entraves dues aux mentalités et aux institutions faibles. La pénurie de compétences pratiques sur le continent est importante dans des domaines clés tels que la science, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM) et l'agriculture.

À l’ACBF, nous continuerons à utiliser notre expérience inégalée dans la gestion des mécanismes financiers pour le développement, notre vaste expérience en collecte des connaissances grâce à la combinaison de compétences exceptionnelles de notre personnel de base ainsi qu'à nos solides partenariats et réseaux stratégiques pour aider les pays et les institutions à identifier leurs besoins en capacités, les conseiller sur la façon de pallier à ces faiblesses de capacités et trouver les connaissances et ressources nécessaires pour développer les ressources de capacité requises, les utiliser efficacement et les conserver en vue d’atteindre leurs objectifs de développement à court et à long terme.

Notre vision est celle d’une Afrique capable de réaliser son propre développement.

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