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Mobiliser les ressources africaines pour l'Agenda 2063

Harare
Zimbabwe
05 fév, 2016

Une question de capacités

Les discussions sur le Programme 2030 des Nations Unies ont créé des attentes élevées pour la mobilisation des ressources comme stratégie de financement du développement autonome. L’Agenda 2063 est une feuille de route pour transformer l'Afrique structurellement à l’échelle de 50 ans. Il souligne l'importance de la mobilisation des ressources pour une mise en œuvre réussie de ce plan directeur de développement du continent.

Pourquoi alors les pays africains ne mobilisent-ils pas suffisamment de ressources intérieures pour financer leur développement? La réponse est clairement liée à l’insuffisance de capacités humaines, institutionnelles et organisationnelles pour mobiliser et utiliser les ressources intérieures en vue de financer le programme de développement de l'Afrique.

La mobilisation des ressources a le potentiel de renforcer la légitimité de l'État et d'améliorer la reddition de comptes entre l'État et ses citoyens. Elle peut aussi augmenter « l’appropriation » du processus de développement.

La mobilisation des ressources peut contribuer:

(1) à réduire la dépendance de l'Afrique aux flux externes, réduisant ainsi l'une des sources de volatilité qui porte préjudice à la disponibilité des ressources, et atténuant aussi la vulnérabilité quant aux chocs externes;

(2) à donner aux pays africains une plus grande marge de manœuvre, en augmentant leur participation au processus de développement renforçant aussi les capacités de leurs État; et

(3) à créer d’importants effets externes positifs et à envoyer des signaux rassurants aux bailleurs de fonds et aux investisseurs, augmentant ainsi l’apport des ressources extérieures.

Le financement de l'Agenda 2063 n'a guère été examiné, et il demeure aussi une question : qui va financer le Programme de développement à l’horizon 2030 énoncé dans les objectifs des Nations Unies pour le développement durable?

Pour financer leur propre développement ainsi que leurs divers programmes nationaux et continentaux, les pays africains doivent renforcer leurs capacités de mobilisation des ressources intérieures.

L’on suppose, par exemple, que grâce au renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures, l'Afrique sera en mesure de mobiliser et d’utiliser efficacement l'investissement annuel de 93 milliards $ requis au cours de la prochaine décennie pour combler son retard en infrastructures, recruter 3,8 millions d'enseignants nécessaires endéans cinq ans pour atteindre l'éducation primaire universelle, et supporter le coût de la réduction de moitié du nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, lequel est estimé à 4,2 milliards US$ pour l'Afrique sub-saharienne.

Renforcement

Les capacités, dans leurs différentes dimensions, sont encore un défi pour l'Afrique non seulement en matière de mobilisation des ressources. L'Indice 2015 des capacités en Afrique (ICA) montre que la majorité des pays africains ont une «capacités moyennes » '(73,3% des 45 pays étudiés). Alors que seulement 17,8% des pays sont dans la tranche «grandes capacités» et 8,9% sont dans la tranche «faibles capacités». L’ICA mesure l'environnement politique, les processus de mise en œuvre, les résultats de développement au niveau des pays et les résultats de renforcement des capacités.

Les pays doivent impérieusement renforcer leurs capacités de mobilisation des ressources intérieures. La majorité des pays parmi les 45 interrogés ont exprimé des besoins élevés de renforcement des capacités dans quatre domaines clés: la collecte de revenus, le renforcement du secteur financier, la lutte contre la corruption et la lutte contre les flux financiers illicites.

Davantage d'efforts peuvent être fournis en termes de recouvrement d'impôts. 27 pays sur 47 ont un indice d'effort fiscal inférieur à 1 et parmi les pays à faible effort se trouvent plusieurs pays riches en ressources tels que l'Algérie, l'Angola, le Tchad et le Nigeria. Bien qu'ils puissent augmenter leurs recettes fiscales provenant des impôts directs et indirects, il est tout à fait possible que la disponibilité de la rente des ressources handicape l'incitation à faire plus d'efforts.

Impératifs de capacités institutionnelles et humaines pour intensifier la mobilisation des ressources intérieures.

En plus des règlements prescrits, les capacités des institutions dans la chaîne de mobilisation des ressources intérieures doivent être renforcées afin d’accroître la mobilisation de celles-ci. En outre, il est nécessaire de favoriser un leadership visionnaire, de changer les mentalités et de répondre d’avoir d’autres capacités indirectes.

Avec les stratégies appropriées, intensifier la mobilisation des ressources intérieures est possible, comme illustré par les cas de réussite inventoriés dans le Rapport 2015 sur les capacités en Afrique. La mobilisation des ressources fiscales est le domaine aux programmes les plus visibles et aux succès les plus notables: le Maroc, l'Afrique du Sud, la Zambie et le Zimbabwe sont des exemples. Mais des efforts ont été désamorcés en faveur de la mise en commun des ressources budgétaires tandis que rien ou presque rien n'a été fait pour mieux gérer les dépenses fiscales.

Un succès de grande envergure ne sera atteint que si la mise en commun et les dépenses des ressources sont considérés comme les deux faces du même médaillon. Une grave lacune demeure encore dans l'utilisation efficace des ressources financières pour la prestation de services.

Tous les intervenants ont un rôle à jouer dans la mobilisation et l'utilisation efficaces des ressources intérieures en Afrique. Outre les gouvernements, le secteur privé, la société civile, le pouvoir judiciaire et les parlements ont un rôle crucial à jouer dans le renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures. Le secteur privé, qui comprend deux entités nationales et étrangères, est essentiel pour la mobilisation de l'épargne privée et la responsabilité sociale des entreprises.

Le renforcement des capacités pour l'avenir

Sur base de ses 25 ans d’expérience dans le renforcement des capacités en Afrique, la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) envisage des programmes de formation en mobilisation de ressources intérieures.

L’ACBF envisage déjà avec la Commission économique pour l'Afrique de développer un programme de renforcement des capacités de mobilisation des ressources intérieures sur le continent. Pour qu'un tel programme réussisse, il est clair qu’il faudra un soutien politique et financier des gouvernements africains, des partenaires donateurs et des acteurs du développement

 

Les vues et opinions exprimées dans ce document sont ceux des contributeurs. Elles ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l'ACBF, son Secrétaire exécutif, son Conseil des gouverneurs, son Conseil d'administration ou sa Direction.

La Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) appuie les initiatives de renforcement des capacités en Afrique grâce à des investissements dans les institutions de renforcement des capacités, l'assistance technique aux projets et programmes de renforcement des capacités en vue de formuler, mettre en œuvre et faire le suivi des politiques aux niveaux national et régional ainsi que les activités de connaissance et d'apprentissage.

Ken Ofori Atta

Le partenariat entre le Ghana et l'ACBF est une formidable bénédiction pour nous et l'occasion pour le Ghana d'accueillir la 26e Session du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF est donc une chose qui nous tient à cœur.


Honorable Ken Ofori Atta, Ministre des Finances du Ghana et actuel Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF
Goodall Gondwe

L'Afrique a autant besoin de l'ACBF maintenant qu'au moment de sa création en 1991, et probablement plus.


Honorable Goodall Gondwe, ancien Président du Conseil des Gouverneurs de l'ACBF et Ministre des Finances du Malawi
Lamin Momodou

À notre avis, les réalisations remarquables de l'ACBF au cours des 26 dernières années ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’un travail acharné, du dévouement, de l’engagement, d’un leadership déterminé, de l’appui des pays membres et d’un partenariat productif.


M. Lamin Momodou MANNEH, Directeur du Centre de service régional du PNUD pour l'Afrique
Erastus Mwencha

La reconnaissance de l'ACBF comme Agence spécialisée de l'Union africaine pour le renforcement des capacités inaugure une nouvelle ère de renforcement des capacités par l'ACBF qui nécessitera un niveau d'engagement politique et un soutien financier appropriés de la part de toutes les parties prenantes.


S.E. Erastus Mwencha, Président du Conseil d’administration de l'ACBF
Thomas Kwesi Quartey

L'ACBF a reçu le statut d'agence spécialisée en raison de son potentiel de transformation de l'Afrique par le renforcement des capacités.


S.E. Thomas Kwesi Quartey, vice-président de la Commission de l'UA
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